De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

mercredi, février 01, 2006

Histoire d'eau


HISTOIRE D'EAU

Voici quelques jours, dans le cadre de l'émission "Télé Matin", le journaliste en charge des actualités nous a fait connaître une information concernant la gestion de l'eau en France.
Le prix de l'eau dans la plupart des villes, nous a-t-il dit, est anormalement élevé.
Elle est, en moyenne, 1,5 fois plus chère que ce qu'elle coûte. Dans certaines grandes villes, son prix grimpe jusqu'à 2,5 fois plus cher que son prix de revient.
Ce même journaliste nous a également précisé que la gestion de l'eau est, le plus souvent, assurée par seulement deux grandes compagnies privées.
Pour anecdotique qu'elle puisse paraître, cette information me paraît mériter sérieuse attention.
On peut penser, au premier abord, que ces prix, largement abusifs, s'expliquent par un manque de concurrence, la gestion de l'eau dans notre pays relevant sinon d'un monopole, à tout le moins, presque toujours, d'un duopole.
On peut, en effet, penser que si la concurrence était plus nombreuse, les prix s'abaisseraient. Est-ce à dire, pour autant, que ces prix deviendraient raisonnables?
Rien n'est moins sûr.
Dans le cadre d'une économie libérale, où se pratique la liberté des prix, on sait par expérience que, bien souvent, les gros entrepreneurs s'entendent, tout en étant concurrents, pour maintenir les prix à bonne hauteur et engranger, de la sorte, de confortables profits.
L'impact du jeu de la concurrence, comme facteur de modération des prix, doit, en conséquence, être apprécié avec quelque circonspection.
Mais, à mes yeux, s'agissant de la question de l'eau, il y a plus grave que cette absence de véritable concurrence. L'eau, en effet, n'est pas une denrée ordinaire.C'est une denrée vitale, quotidiennement nécessaire, dont chacun a besoin.Il en résulte que ces prix abusifs pénalisent lourdement les gens de condition modeste et, encore plus, tous ceux qui sont affectés par la pauvreté.
De plus, la question de l'eau ne se résume pas à la seule question de son prix. Il importe, en raison de son caractère quotidiennement vital, de la distribuer en quantité suffisante en quelque lieu que ce soit, de l'assainir, de faire en sorte qu'elle réponde à une juste exigence de qualité.
C'est pourquoi, il m'apparaît inconcevable que l'on puisse abandonner, au nom du libéralisme économique, la gestion de l'eau qui est assurément affaire d'intérêt général, aux appétits de grands groupes privés dont le souci majeur, ainsi que l'attestent les prix pratiqués, est à l'évidence de dilater des profits toujours plus juteux.
En conséquence, j'estime que l'état devrait intervenir dans la gestion de l'eau sous des formes qui, sans doute, pourraient revêtir diverses formes. J'ajouterai même qu'il serait bon qu'une concertation puisse s'opérer à l'échelle internationale pour que la gestion d'une denrée aussi vitale soit assurée de façon équitable pour tous les habitants de notre planète.
Ainsi donc, cette question de la gestion de l'eau représente, s'il en était encore besoin et avec beaucoup d'éclat, un nouvel exemple de la nocivité de cet ultra-libéralisme dont la plupart de nos compatriotes font actuellement les frais.
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