De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

dimanche, février 12, 2006

Vers un patronat de droit divin?

UN PATRONNAT DE DROIT DIVIN?

Le 7 février dernier, des manifestations ont été organisées dans toute la France pour repousser le contrat de première embauche(CPE).
Avant hier, le Premier ministre a fait passer en force ce contrat, hors débat parlementaire, par recours à l'article 49.3 de la constitution.
Avant même ces manifestations, des sondages avaient révélé que les Français étaient majoritairement hostiles à cette réforme.
A l'évidence, le gouvernement craignait qu'un débat parlementaire ne fasse encore grossir le nombre des opposants à ce contrat.
Il y a effectivement matière à protestation.
Ce contrat donne pouvoir aux employeurs de recruter de jeunes travailleurs pour une durée de deux ans et de les licencier sans le moindre motif, à tout moment, au cours de cette période.
Les travailleurs ainsi recrutés seront, en matière de sauvegarde de leur emploi, dessaisis de tout droit. Il suffira qu'ils déplaisent à leur employeur pour que ce dernier, sans avoir en quoi que ce soit à justifier sa décision, leur notifie leur renvoi. les patrons pourront donc agir à leur guise selon le seul critère de leur bon plaisir. Devenus de simples sujets, ces jeunes travailleurs subiront le fait du prince.
N'y a t-il pas lieu de parler de patronat de droit divin?
Et ce, d'autant plus que le gouvernement n'entend pas en rester là. Ce nouveau coup porté à un droit du travail qu'il a déjà sérieusement mutilé ne sera pas le dernier. L'outrecuidance que l'actuel pouvoir a affiché à propos de ce contrat de première embauche prouve qu'il est résolu, selon les voeux du patronat, à vider le code du travail de l'essentiel de son contenu.
Je veux croire que le monde du travail, avec l'appui du mouvement progressiste, saura organiser dans l'unité les ripostes propres à faire obstacle aux desseins gouvernementaux et qu'il saura aussi créer les conditions de l'avènement d'un régime politique plus favorable à ses justes intérêts.