De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

mardi, février 11, 2003

Propos sur la France d'en haut et la France d'en bas

Propos sur la France d'en haut et la France d'en bas, puis sur la mondialisation
Je vous soumettrai au cours de cet article une question puis à la fin de ce même article une autre question.
Pour vous permettre d'y répondre en meilleure connaissance de cause, je livre, tout d'abord, à votre réflexion quelques faits appartenant à une actualité récente, puis quelques observations sur la mondialisation.
- Le gouvernement s'apprête à prendre des mesures visant à modifier de façon drastique l'APA. Les prestations servies aux personnes âgées en vue de leur permettre de rester à domicile vont être fortement diminuées. Ces mesures ne seront pas rétroactives. Il n'empêche qu'elles pénaliseront les nouveaux bénéficiaires de l'APA et qu'elles constituent une sérieuse régression sociale.
- Qu'on se souvienne, par ailleurs, que le gouvernement a substantiellement allégé les impôts sur les revenus 2001 des classes dorées, selon un barème fixe de 5%, de telle sorte que ce sont surtout les gros contribuables qui ont bénéficié de cette mesure.
- Prenons également en considération la volonté du gouvernement d'alléger l'impôt sur les grandes fortunes, première étape vers la suppression pure et simple de cet impôt.
- Notons, de plus, que Le Premier Ministre, saisit toute occasion d'exprimer verbalement sa compassion à l'égard de la France d'en bas?
A la lumière de tout ceci, quel est votre avis? Qui recueille véritablement les faveurs de Monsieur Raffarin? La France d'en haut ou la France d'en bas?

Le Premier Ministre justifie toutes ces mesures en affirmant qu'elles stimuleront l'économie, qu'elles feront diminuer le volume du chômage.
A l'entendre, on pense à la vieille et fallacieuse théorie, souvent développée au 19ème siècle, selon laquelle les riches devraient être honorés, considérés comme éminemment vertueux parce qu'ils offrent du travail aux pauvres, leur permettant ainsi, par pure générosité, de vivre ou de survivre.
Beaucoup d'économistes, à l'avis desquels je me range, contestent les vues ultra-libérales de l'actuel gouvernement. Si, selon ses voeux, on les appliquait à l'échelle mondiale, cela voudrait dire, que dans le cadre d'une économie livrée à une farouche compétition, la survie ou la prospérité des entreprises, devrait passer par la surexploitation et l'appauvrissement du monde du travail. Ce sont d'ailleurs à ces conceptions que souscrivent tous les grands patrons qui délocalisent sans vergogne.
J'ose espérer que les luttes que mènent le monde du travail et tous les démocrates soucieux de justice sociale empêcheront la mondialisation de revêtir cette forme.
J'ai, pour ma part, la conviction que la mondialisation peut avoir un tout autre visage.

J'estime, en effet, que la stimulation de l'économie ne passe pas par ces solutions ultra-libérales mais par une modification de la répartition des richesses créées par le travail. Que ces richesses soient réparties plus équitablement entre le monde du travail et le capital, qu'on en augmente la part dévolue au monde du travail, qu'on cesse de dilater les profits du grand patronat, alors nous aurons partout non seulement des sociétés plus justes mais aussi des économies plus vigoureuses.
Les salariés,dont les besoins, pour la plupart d'entre eux, ne peuvent être couverts par les modestes salaires qui leur sont actuellement consentis, ne manqueront pas de faire grossir leurs achats, et de stimuler ainsi l'économie. Par voie de conséquence, le chômage diminuera, les cotisations pour assurer les retraites gonfleront. De plus, il deviendra plus facile de faire reculer la pauvreté dans le monde et donc plus facile de maîtriser les flux migratoires.
Mais ne rêvons pas. L'abandon des thèses ultra-libérales, l'adoption de nouvelles politiques présupposent l'adhésion à une conception du monde et de l'homme différente, l'adhésion à la conviction que la planète, les choses étant bien gérées, peut satisfaire les besoins de tous mais certainement pas les cupides appétits de quelques uns.
Alors, rejettons les vieilles lunes du libéralisme qu'on voudrait nous faire passer pour innovantes alors qu'elles découlent de la vieille théorie du "Laisser faire" née en Angleterre vers 1760, à l'aube de la révolution industrielle, travaillons à la promotion de nouvelles mentalités, à faire comprendre que le moteur de l'économie, ce n'est pas l'opulence pour quelques uns, mais la satisfaction des besoins de tous selon une plus juste répartition des richesses.
Pourquoi la morale, toutes choses étant dites, ne serait-telle pas le meilleur moteur de l'économie?
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