De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

mardi, avril 08, 2003

Guerre en Irak:Démocratie ou pétrole?

La guerre en Irak: Pour la démocratie ou pour le pétrole?
La guerre contre l'Irak, commencée le 20 mars 2003, se poursuit à ce jour, atrocemement destructrice. La puissance des forces de la coalition Américano-Anglaise est telle qu'elles ne vont guère tarder à investir les principales villes Irakiennes et précipiter la chute du régime de Saddam Hussein.
Il est, cependant, possible que la guerre revête alors une autre forme, évoluant , longuement peut-être, vers une guerilla urbaine. Il faudrait alors déplorer de nouvelles victimes, notamment parmi la population et l'armée Irakiennes mais aussi dans les rangs des soldats de la coalition.
Cette guerre a été engagée par les gouvernements Américain et Anglais, avec l'approbation du gouvernement Espagnol, au mépris de l'opinion mondiale, majoritairement hostile à ce conflit, au mépris également du Conseil de Sécurité des Nations Unies qui souhaitait accorder davantage de temps aux inspecteurs chargés de conduire pacifiquement le désarmement de l'Irak.
Pourquoi les gouvernements Américain et Anglais ont-ils ainsi défié, à la fois, l'opinion publique mondiale et les Nations Unies?
Faut-il croire les arguments qu'ils avancent pour justifier cette guerre, à savoir qu'il n'était d'autre issue que la force pour désarmer l'Irak et y restaurer la démocratie?

Je partage avec beaucoup d'analystes politiques et l'opinion publique mondiale la conviction que ces arguments ne sont guère crédibles.
On peut, certes, respecter l'argument selon lequel le désarmement de l'Irak ne pouvait s'accomplir que par la force. Pour autant, cet argument n'était pas incompatible avec l'idée qu'il était nécessaire, avant d'utiliser les armes, de donner à la paix toutes ses chances, d'accorder, donc, aux inspecteurs de l'ONU un délai assez long en vue de déterminer si ce désarmement pouvait être obtenu par la voie pacifique ou par la guerre.
L'empressement du Président Américain à déclencher la guerre me paraît très suspect.
Par ailleurs, d'autres dictactures, malheureusement, existent dans le monde. L'administration Bush ne semble guère s'en soucier. De plus, L'histoire récente démontre que l'Amérique s'accomode fort bien de dictatures qui ne contrarient pas ses ambitions politiques ou économiques. Le gouvernement Américain de l'époque n'a rien fait pour sauver le régime démocratique d'Allende. Il a permis au général Pinochet d'installer au Chili une dictature non moins sanglante que celle de Saddam Hussein.
Le souci de restaurer un régime démocratique en Irak ne paraît donc pas avoir été un élément déterminant dans la décision du Président américain d'engager une guerre contre l'Irak.
Pour moi, comme pour beaucoup d'analystes, la question pétrolière est à l'origine de cette guerre.
Les réserves de pétrole des Etats Unis seront épuisées dans 10 ans alors que celles de l'Irak et de certains de ses voisins ne le seront pas avant une centaine d'années.
L'objectif véritable mais inavoué de l'administration Américaine est donc, par cette guerre, de mettre en place à Bagdag un gouvernement à sa solde de façon à contrôler le pétrole Irakien dont les Etats Unis ont besoin et qui représente l'une des plus grandes réserves mondiales de pétrole.Peu soucieux de rechercher des énergies de substitution au pétrole et de préserver l'avenir, le gouvernement Bush, fidèle à ses orientations ultra-libérales, entend protéger les profits immédiats des grandes compagnies capitalistes Américaines.
Les discussions qui s'engagent sur l'après guerre, alors que celle ci n'est même pas terminée, illustrent et confirment cette thèse.
Un différend oppose, à ce sujet, le Président Américain au Premier Ministre Britannique.
George Bush semble résolu à installer à Bagdag un gouvernement à sa dévotion.On parle, en effet, de mettre en place dans la capitale Irakienne, un gouvernement militaire sous l'autorité d'un général Américain. Ce gouvernement comprendrait quelques membres, sans doute triés sur le volet, de l'opposition Irakienne actuellement en exil. Au bout d'un certain temps, ce gouvernement ferait place à un gouvernement définitif constitué exclusivement d'Irakiens mais personne ne peut être assez naïf pour imaginer que ce gouvernement définitif ne serait pas acquis aux vues Américaines.Dans ce schéma, le rôle dévolu à l'ONU serait réduit à sa plus simple expression.
Par contre, Tony Blair, à l'image des chefs d'état de la plupart des pays Européens souhaiterait confier à l'ONU un rôle central, aussi bien dans la formation du gouvernement devant succéder à Saddam Hussein que dans la reconstruction des infrastructures Irakiennes.
Alors, ne soyons pas dupes! Découvons les vraies raisons qui ont conduit Le Président Bush à déclencher, en toute hâte, cette guerre destructrice, épouvantable, mortelle.
Oui, décidément, cette guerre sent bien le pétrole, beaucoup plus que le parfum de la démocratie.

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