Le débat sur le traité constitutionnel

Que dire du débat sur le traité constitutionnel?

Dans mon précédent message,(1) j'évoquais les raisons pour lesquelles on pouvait penser que le débat sur le traité constitutionnel, préalablement au scrutin du 29 mai prochain, pourrait être faussé.
Je notais, en particulier, que l'on pouvait douter de l'impartialité des médias chargés d'apporter une information objective sur le contenu du traité en faisant une part égale aux arguments avancés par les partisans du oui et ceux du non.
Six semaines se sont écoulées depuis la parution de ce message. Aujourd'hui, mes doutes, loin de se dissiper, se sont renforcés.
Non seulement, les interventions officielles à la télévision du Président de la République ne sont pas décomptés du temps de parole dévolu au oui mais encore toutes les interventions qu'il peut faire dans telle ou telle circonstance sont longuement rapportés sur le petit écran, les journalistes se gardant bien de faire état aussi abondamment des déclarations des grands leaders du non.
De plus, on s'aperçoit que certains journalistes animant des débats contradictoires à la télévision, transgressant sans vergogne les règles déontologiques propres à leur fonction, interviennent non plus en animateurs de débats mais en propagandistes du oui.
Toujours, à la télévision, dans des émissions s'affirmant d'information, on donne la parole à des personnalités étrangères recommandant le oui aux électeurs français mais on n'invite guère des personnalités étrangères hostiles au traité constitutionnel à faire connaître leurs arguments.
On pourrait multiplier les exemples illustrant ce type de comportement.
Ce manque d'impartialité s'observe aussi dans la presse écrite. Que des journaux se réclamant d'un parti politique choisissent un camp me paraît de bonne guerre. Par contre que des journaux prétendument apolitiques prennent, ouvertement ou sous une forme plus ou moins déguisée, le parti du oui est assurément contraire au respect de toute règle démocratique.
Ce manque d'objectivité s'observe également à la radio qui, dans son ensemble, fait la part belle aux partisans du oui.
Il s'ensuit que le temps de parole réel dont bénéficie le oui est très largement supérieur à celui consenti au non.
D'ailleurs, des voix s'élèvent pour protester contre ces manquements à la démocratie. Des associations, des syndicats, des journalistes, dénoncent l'omniprésence des partisans du oui dans les médias et exigent que soient rétablies les conditions d'un débat honnête et véritablement pluraliste.
Pour l'heure, il est indéniable que le débat est faussé et que cela aura une incidence sur les résultats du prochain scrutin.
Faut-il, à l'avance, contester les résultats de ce scrutin?
Il est difficile de répondre à une telle question. La réponse dépendra, à mon sens, de l'écart entre les scores que réaliseront les deux camps. Je réserve donc, pour l'heure, mon jugement à ce sujet.
Pour conclure, je forme plus que jamais le voeu que le camp du oui compense, autant que faire se peut, le handicap que lui font subir ces manquements à la démocratie, par un ardent militantisme.

(1)Pour retrouver sur mon Blog le précédent message également consacré au traité constitutionnel, cliquez sur le lien ci-dessous.
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