De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

lundi, janvier 21, 2013

Pour une gauche authentique


L’actuel gouvernement est en place depuis 8 mois.
La victoire de François Hollande en juin dernier avait soulevé un immense espoir chez beaucoup de nos compatriotes.
Aujourd’hui, on ne peut nier que la politique conduite par ce nouveau gouvernement  ne répond pas aux attentes qui s’étaient alors exprimées.
Mais, à vrai dire, comment pourrait-il en être autrement ?
Le pouvoir en place, par ses députés, a voté un traité européen d'une coloration résolument libérale visant à installer en Europe des régimes d’austérité tout en protégeant les gains du capital par une surexploitation du monde du travail.
Il est pourtant clair que des régimes de cette nature ne résolvent aucun problème, ni celui de la dette ni celui  du chômage mais qu’ils aboutissent à une effroyable amplification de la pauvreté. 
Il s’ensuit que la politique conduite par le premier ministre socialiste n’est guère dissemblable, sinon par le style, du moins par son contenu, de celle qu’avait conduite François Fillon sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy.

Pour résumer, le partage des richesses produites reste à peine modifié, le capital s’octroyant une part opulente de celles-ci, la part concédée au monde du travail étant toujours très congrue.
La fiscalité est toujours peu progressive, le nombre des tranches fiscales étant toujours aussi limité et le capital restant très épargné.
Deux mesures, pour nous en tenir aux plus récentes, attestent également la coloration très libérale de l’actuel pouvoir socialiste
Celui-ci vient de céder aux exigences du lobby médical en maintenant, sous une forme à peine encadrée, les dépassements d’honoraires des médecins. Plus que jamais, bon nombre de patients ne seront pas en mesure d’accéder aux soins que requiert leur état de santé.
En outre, l’actuel pouvoir vient d’accorder au capital des crédits d’impôts, à hauteur de 20 milliards, pour prétendument alléger le coût du travail et améliorer la compétitivité des entreprises alors que cette compétitivité n’est pas débilitée par le coût du travail mais par le coût du capital qui s’octroie de généreux dividendes tout en marquant peu d’empressement pour moderniser l’appareil de production ou encore former plus efficacement ses propres salariés. Ajoutons que, bien entendu, ces 20 milliards seront prélevés dans la poche des consommateurs via une augmentation de la TVA et majoritairement celle des classes moyennes via une augmentation de la CSG.

Face à une telle situation, il importe que tous ceux qui subissent les rigueurs d’une telle politique ne cèdent pas à la résignation ou la désespérance mais comprennent que la solution passe par la constitution d'une coalition rassemblant tous ceux et celles qui souhaitent la formation d'une Gauche authentique capable d'accéder au pouvoir.
Seule, en effet, une telle gauche, dont le Front de gauche est déjà le noyau, rompant avec le libéralisme, pourra mettre en oeuvre un plus juste partage des richesses produites entre le capital et le monde du travail, proposer une fiscalité plus progressive appelant les classes dorées à contribuer plus largement aux recettes fiscales, se montrer aussi plus attentive aux exigences écologiques qu'appelle la survie de notre planète.
 
La droite est, à cet égard, fort lucide. En dépit des bruyantes attaques qu'elle porte contre l'actuel pouvoir, elle ne redoute guère la gouvernance socialiste, sachant que cette gouvernance ne modifie pas grandement les politiques qui sont ordinairement les siennes.
Elle craint, par contre, beaucoup plus la constitution d'une gauche véritablement authentique.
C'est pourquoi elle s'attache, avec le renfort des médias acquis à sa cause, à déconsidérer le Front de Gauche  en le présentant comme une coalition extrémiste, versant, en quelque sorte, dans une espèce d'intégrisme politique.
Rien, à mes yeux, ne saurait être plus faux.
Dans quel camp se trouve l'extrémisme, voire la déraison?
Certes pas dans celui qui, à l'exemple du Front de Gauche, estime avec sagesse qu'il faut plus de justice sociale, qu'il importe d'éradiquer la pauvreté, d'offrir à tous des conditions de vie décente.
L'extrémisme n'est-il pas, au contraire, dans les rangs de cette droite qui se dit décomplexée, qui prône un système économique, le libéralisme, vouant, dans notre propre pays, beaucoup de nos compatriotes à la misère et d'autres, plus nombreux encore, à une gêne plus ou moins douloureuse, alors que, dans le même temps, les grands possédants et les classes dorées engrangent des profits toujours plus dilatés et vivent dans in luxe que l'on à peine à imaginer? 
 
C'est pourquoi tous ceux et celles qui aspirent à la formation d'une Gauche authentique capable d'accéder au pouvoir doivent se donner, dès maintenant, une double tâche, à savoir:
- réfuter les accusations d'extrémisme portées contre le Front de gauche.
- s'employer à convaincre une large majorité de nos compatriotes que les changements auxquels  
  ils aspirent ne passent pas par une alternance électorale PS-UMP qui ne constitue pas une véritable
  alternative politique mais par la constitution d'une Gauche authentique devenue majoritaire.
 
C'est, en particulier, à ce prix que pourra se construire, au fil du temps, une société plus juste, plus humaine et plus heureuse.