De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

mardi, août 19, 2008

Le Pouvoir et le Peuple:Un grand décalage

Le Pouvoir et le peuple: Un grand décalage
En juillet dernier, le peuple Irlandais a rejeté, par voie référendaire, le traité constitutionnel européen simplifié, frère jumeau d'une première mouture qu'il avait antérieurement repoussé par la même voie.
Il a, en la circonstance fait preuve de constance, mais ce qu'il faut surtout souligner, c'est qu'il a exprimé ce refus en dépit de la classe politique Irlandaise qui, Droite et Gauche confondues, l'exhortait, à hauteur de 85%, à accepter ce traité.
Cela traduit un désaccord, un décalage profond entre la majorité du peuple Irlandais et sa classe politique.

Un même phénomène, assez inusité, s'observe dans notre pays.
Craignant que les Français, après avoir rejeté la première mouture de ce traité ne confirme leur position à l'issue d'un second référendum, Nicolas Sarkozy, peu enclin, semble-t-il, de connaître l'opinion de la France profonde, a soumis ce traité à la décision du Parlement qui l'a accepté.
Or, un sondage réalisé en France, au lendemain du vote Irlandais, a révélé que nos compatriotes, s'ils avaient été sollicités par voie référendaire, ne se seraient pas déjugés et auraient une nouvelle fois émis un vote négatif.
D'où en France comme en Irlande, un divorce, une rupture entre la majorité du peuple et sa classe politique.

S'il en est ainsi, c'est que les Français, de plus en plus conscients désormais, à l'épreuve des réalités, du caractère droitier et ultra-libéral de la politique gouvernementale, ont compris que celle-ci ne sert que les seuls intérêts du grand patronat et des nantis mais que, par contre, elle inflige, dans nombre de domaines, de douloureux reculs au monde du travail et plus particulièrement à l'ensemble des salariés. D'une certaine façon, cette politique, conduite à rebours des voeux de la majorité des Français, peut être tenue comme illégitime.

Les Français, dans leur majorité, aspirent à un nouvel ordre économique et social capable d'instituer un mode de répartition des richesses produites plus équitable, moins congru pour le monde du travail, moins scandaleusement royal pour le capital.
Un très récent sondage auquel on n'a pas assez prêté attention confirme de telles aspirations. Il nous apprend que la majorité des Français estiment que le Parti Socialiste ne s'oppose pas avec assez de vigueur aux entreprises ultra-libérales du Pouvoir.
Par ce sondage, la majorité de notre peuple exprime sa conviction qu'il est indispensable que le Parti Socialiste entame une évolution, qu'il se positionne plus clairement à gauche, qu'il se délie de ses accommodements avec les thèses libérales.
Il est, à mes yeux, une autre condition qui doit être remplie pour faire réponse aux aspirations de notre peuple.
Il me paraît, en effet, non moins indispensable que la Gauche, que ce soit à l'échelle politique ou à l'échelle syndicale, sache , non pas s'unifier et devenir monolithique, mais s'unir sur la base d'une plateforme démocratiquement négociée.
Encore faudrait-il, pour ce faire, qu'elle abandonne son esprit de chapelle qui trop souvent la gouverne, que ses diverses composantes ne se crispent pas sur leurs spécificités, que ses leaders attachent plus de prix à l'intérêt général qu'à leurs ambitions personnelles.
De telles évolutions ne sont pas seulement nécessaires. Elles sont également urgentes.
Les dommages entraînés par la politique de l'actuel pouvoir sont, en effet, très douloureux pour un nombre grandissant de nos compatriotes. Certains ont perdu l'aisance qu'is avaient légitimement acquise, plus gravement d'autres ont basculé dans la gêne, parfois même dans la précarité et le dénuement.
C'est donc sans retard et au pas de charge que la Gauche doit entamer ces évolutions pour combattre avec une réelle efficacité la politique gouvernementale et hâter, par une marche vers plus de justice sociale, l'heure d'une relève politique et sociale capable de répondre aux justes aspirations de la majorité de nos compatriotes.