De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

jeudi, août 18, 2016

La loi Khomri- Quels enenseignements retirer?- Quel avenir pour une gauche authentique?

LA LOI KHOMRI
Nous sommes le 18 Août 2016. Voilà quatre mois que les syndicats, à l'exception des syndicats d'accompagnement comme la CFDT, organisent de puissantes manifestations contre la nouvelle loi du travail, dite loi Khomri du nom de son instigatrice, Ministre du Travail.
La chambre des députés repousse également cette loi. Des sondages concordants prouvent que les français, à hauteur de 70% rejettent cette loi et en demandent le retrait.
En dépit d'une telle opposition, le pouvoir socialiste, contrairement aux voeux du peuple, vient de promulguer cette loi, par le recours à plusieurs reprises au 39.3, formule que Le Président de la République et son premier ministre avaient pourtant dénoncée comme antidémocratique avant d'accéder au pouvoir.Ce qui soulève le refus largement majoritaire de cette loi, c''est son article 2 qui donne la primauté aux accords d'entreprise sur ceux négociés par branche entre syndicats et patronat.
Les adversaires de cette loi considèrent,en effet,que dans beaucoup d'entreprises, en particulier les petites et moyennes entreprises où les syndicats sont faibles, voire inexistants, les accords en question seront une version entre le pot de fer et le pot de terre.
Je veux dire par là que le patronat  est en position de force dans ces entreprises et qu'il pourra imposer aux salariés des reculs en matière de salaires et de conditions de travail.

De toutes ces données, des conclusions sont à retirer:
- La clairvoyance des salariés, syndiqués ou non, qui comprennent qu'avec cette loi, le patronat pourra leur imposer de nouveaux sacrifices.
-Le comportement antidémocratique du pouvoir socialiste apporte une nouvelle fois la preuve que le parti socialiste n'est plus un parti de gauche mais plutôt un parti de centre droit. Assurément, le discours du Bourget dans lequel François Hollande affirmait qu'il n'avait qu'un seul adversaire, à savoir, le monde du capital n'est plus à l'ordre du jour. Bien au contraire, le pouvoir socialiste fait, avec cette loi, une nouvelle fois allégeance à ce monde du capital.

Dans un tel contexte, se posent d'incontournables questions:
Que faire pour abroger cette loi Khomri? Que faire, plus généralement, pour constituer une force authentiquement de gauche capable d'accéder au pouvoir ou, à tout le moins, capable de contenir les exigences antisociales d'une droite au service d'un grand patronat revanchard avec lequel le pouvoir socialiste se montre parfois très complaisant?
Ma conviction est que cette loi ne pourra être abrogée que par la voie électorale, qu'une politique vraiment attentive aux revendications du monde du travail, soucieuse de corriger les inégalités , d'éradiquer la pauvreté, ne pourra se déployer que par l'accès au pouvoir d'une force authentiquement de Gauche.
Il faut reconnaître que le Front de Gauche dont l'ambition était de constituer une telle force ne fonctionne pas très efficacement. Les partis authentiquement de gauche, au vu des scrutins les plus récents, n'ont pas su se rassembler.
Pour ma part, je crois que Jean Luc Melanchon en a fait le constat et qu'il a en conséquence choisi une autre voie pour bâtir une force, celle d'un mouvement hors parti, le mouvement des insoumis.
Peut-être aurait-il du consulter les partis réellement de gauche avant de prendre cette décision. Mais aurait-t-il été entendu?

En tout cas, je souhaite la réussite de ce mouvement.
Son promoteur ne sera sans doute pas au second tour de l'élection présidentielle. Mais il importe que ce mouvement ait de l'ampleur dès ce prochain scrutin pour contenir les reculs qu'un patronat plus agressif que jamais entend imposer au peuple du travail avec le concours d'un Président de la République de droite, voire d'un Président socialiste plus ou moins complaisant.
 
Je n'entends pas conclure ce texte sur une note pessimiste. Je crois qu'à plus longue échéance, les partis résolument de gauche feront preuve de plus de sagesse et qu'il sauront en se coalisant ou en soutenant un mouvement comme celui de Jean Luc Mélanchon, installer au pouvoir une authentique force de gauche.