De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

vendredi, novembre 19, 2004

pauvreté et Politique

Pauvreté et Politique
En ce mois de novembre 2004, le Secours catholique vient de publier son rapport annuel. Les conclusions en sont alarmantes. Selon ce rapport, la pauvreté en France ne touche pas seulement des personnes privées d'emploi, des personnes âgées ou handicapées mais encore des personnes ayant un emploi précaire, voire un emploi stable mais sous-rémunéré.
Autrement dit, ce rapport souligne ce fait aberrant que travailler ne protège plus, que l'on peut travailler sans, pour autant, avoir l'assurance d'échapper à la gêne, voire à la pauvreté.
Ce rapport précise, de plus, que ce phénomène n'est pas marginal, mais qu'il est une réalité de plus en plus fréquente.
Ce rapport m'invite à une réflexion dont j'assume la seule et pleine responsabilité.
Il illustre, à mes yeux, la nocivité du système économique qui prévaut dans notre pays, à savoir, le libéralisme, système selon lequel tout doit être soumis à la loi du marché, au jeu de la libre concurrence, au refus de toute planification économique d'envergure.
Ce système dont l'actuel pouvoir célèbre les vertus conduit à une situation de grave injustice sociale. Il accepte comme légitime que la répartition des richesses produites s'opère de façon très inégalitaire, la part du lion revenant au capital, la portion congrue étant concédée au monde du travail dans des conditions si défavorables pour ce dernier que certains travailleurs ne peuvent échapper à la précarité.
Il est proprement scandaleux que des personnes ayant un emploi puissent être atteintes par la pauvreté dans un pays qui se réclame des droits de l'homme, où l'on peut lire sur le fronton des mairies ces mots de Liberté, Egalité, Fraternité.
Une telle situation condamne sans appel, me semble-t-il, le système libéral que l'actuel pouvoir tente d'installer sous sa forme la plus achevée, par la remise en cause des droits que les organisations syndicales ont obtenus dans les domaines de la législation du travail et de la protection sociale.
L'expérience française devrait nous inciter à rejeter ce modèle et, du même coup, le projet de constitution européenne qui glorifie ce libéralisme dont nous pouvons aujourd'hui mesurer la nocivité.
Souhaitons que les organisations syndicales, le courant politique progressiste et l'opinion publique agissent pour faire prévaloir des projets politiques et économiques qui puissent permettre, dans le cadre d'une plus grande justice sociale, d'éradiquer cette pauvreté dont le secours catholique mais aussi d'autres associations caritatives font aujourd'hui le douloureux constat.
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