De la publicité à ...Karl Marx
De la publicité à Karl Marx
Nous vivons de nos jours sous le règne, sans doute même, sous la botte de la publicité.
Elle nous envahit. Elle est partout. Elle nous traque, nous piège, parfois nous agresse.
On l’entend au téléphone. On la voit sur l’écran de notre téléviseur ou celui de notre ordinateur.Elle s'entasse dans nos boîtes aux lettres.Elle plante au coin des rues de grands panneaux qui frappent inmanquablement notre regard.
Elle nous assure, souvent mensongèrement, que si nous répondons à ses sollicitations, nous vivrons mieux, serons plus beaux, plus intelligents, en parfaite santé, ou même plus riches.
La publicité, en particulier, envoûte nos enfants. A son écoute, ils exigent, entre autres choses, des chaussures ou des cartables porteurs de l’écusson de tellle ou telle grande marque.
Les grandes sociétés capitalistes qui fabriquent tous ces produits dont la publicité nous vantent les mérites, nous pressent d’acheter toujours plus et consacrent, pour ce faire, des sommes exhorbitantes à leurs budgets publicitaires.
Mais dans le même temps, elles nous privent de la possibilité d’acheter ces mêmes produits. Elles contiennent, en effet, les salaires de leurs personnels au niveau le plus bas possible.. L'Etat patron, plus que jamais,adopte la même attitude et sous-rémunère la plupart de ses personnels.
Il y a là une contradiction que Karl Marx, à l’époque où la publicité était quasi inexistante, avait soulignée. Il avait, par l’emploi d’une dialectique rigoureuse, clairement montré que le capitalisme, pris dans les lacets d’une stupide contradiction, entendait sans cesse dilater ses profits mais répugnait à donner au monde du travail le moyen d’acheter les produits qu’il fabriquait, infligeant ainsi à ce dernier de douloureuses conditions de vie, mais mettant, du même coup, sa propre existence en danger. Le philosophe voyait, en effet, dans cette contradiction la marque d’une inéluctable extinction du système capitaliste à l’issue d’une inévitable lutte des classes.
La prophétie du philosophe peut faire sourire, le capitalisme paraissant fortement ancré dans l’actuelle société européenne. Deux considérations devraient cependant nous inviter à prêter plus grande attention à la pensée marxiste.
D’une part, le capitalisme est ici ou là de plus en plus contesté. Des fissures en ébranlent l’édifice.Qu'on pense, à ce sujet à G.Bush, grand chantre du capitalisme, obligé de faire intervenir l'état pour voler au secours de 2 grandes banques américaines en pleine déroute, abandonnant en la circonstance, au moins pour un temps, ses convictions libérales. Notons au passage que cette décision, si elle met en évidence les failles et la fragilité du capitalisme, n'en reste pas moins une décision de nature capitaliste: selon ce schéma,en période faste, les profits restent privés, acquis au capital mais, par contre, en cas de pertes, ces dernières sont publiques, à la charge des contribuables.
Par ailleurs le capitalisme est encore un régime neuf. Il est né en Angleterre avec la révolution industrielle vers le milieu du 18ème siècle avant de s’étendre à l’Europe quelque 40 ans plus tard. N’oublions pas que l’histoire humaine, au fil du temps, s’est déployée selon des régimes successifs, l’Antiquité, la féodalité, le capitalisme pour n'en citer que quelques uns, chaque étape marquant une avancée vers plus de justice sociale.
Penser que le capitalisme subira le même sort que les régimes qui l’ont précédé et qu’il est voué à l’extinction ne relève donc pas nécessairement de l’utopie.
Quoi qu’il en soit , cette contradiction inhérente au capitalisme que Marx avait déjà décelée au premier âge de ce régime revêt aujourd’hui, en raison de la surabondance de la publicité, un éclat tout particulier et ne saurait échapper à personne.
Il est de bon ton, cependant, dans certains milieux notamment chez certains intellectuels, de parler de Karl Marx comme d’un homme aux vues largement dépassées. Il n’est pas question ici de sacraliser ce philosophe. Toute oeuvre fut-elle géniale doit être examinée sans jamais se départir de son esprit critique.
Pour ma part, je pense qu’il n’est pas nécessaire de partager toutes les idées de Karl Marx pour comprendre que son oeuvre est souvent d’une étonnante modernité, en apprécier les accents généreux, y puiser quelque sagesse, y découvrir aussi quelques clés, nullement rouillées, pour ouvrir les portes d’un avenir meilleur.
Nous vivons de nos jours sous le règne, sans doute même, sous la botte de la publicité.
Elle nous envahit. Elle est partout. Elle nous traque, nous piège, parfois nous agresse.
On l’entend au téléphone. On la voit sur l’écran de notre téléviseur ou celui de notre ordinateur.Elle s'entasse dans nos boîtes aux lettres.Elle plante au coin des rues de grands panneaux qui frappent inmanquablement notre regard.
Elle nous assure, souvent mensongèrement, que si nous répondons à ses sollicitations, nous vivrons mieux, serons plus beaux, plus intelligents, en parfaite santé, ou même plus riches.
La publicité, en particulier, envoûte nos enfants. A son écoute, ils exigent, entre autres choses, des chaussures ou des cartables porteurs de l’écusson de tellle ou telle grande marque.
Les grandes sociétés capitalistes qui fabriquent tous ces produits dont la publicité nous vantent les mérites, nous pressent d’acheter toujours plus et consacrent, pour ce faire, des sommes exhorbitantes à leurs budgets publicitaires.
Mais dans le même temps, elles nous privent de la possibilité d’acheter ces mêmes produits. Elles contiennent, en effet, les salaires de leurs personnels au niveau le plus bas possible.. L'Etat patron, plus que jamais,adopte la même attitude et sous-rémunère la plupart de ses personnels.
Il y a là une contradiction que Karl Marx, à l’époque où la publicité était quasi inexistante, avait soulignée. Il avait, par l’emploi d’une dialectique rigoureuse, clairement montré que le capitalisme, pris dans les lacets d’une stupide contradiction, entendait sans cesse dilater ses profits mais répugnait à donner au monde du travail le moyen d’acheter les produits qu’il fabriquait, infligeant ainsi à ce dernier de douloureuses conditions de vie, mais mettant, du même coup, sa propre existence en danger. Le philosophe voyait, en effet, dans cette contradiction la marque d’une inéluctable extinction du système capitaliste à l’issue d’une inévitable lutte des classes.
La prophétie du philosophe peut faire sourire, le capitalisme paraissant fortement ancré dans l’actuelle société européenne. Deux considérations devraient cependant nous inviter à prêter plus grande attention à la pensée marxiste.
D’une part, le capitalisme est ici ou là de plus en plus contesté. Des fissures en ébranlent l’édifice.Qu'on pense, à ce sujet à G.Bush, grand chantre du capitalisme, obligé de faire intervenir l'état pour voler au secours de 2 grandes banques américaines en pleine déroute, abandonnant en la circonstance, au moins pour un temps, ses convictions libérales. Notons au passage que cette décision, si elle met en évidence les failles et la fragilité du capitalisme, n'en reste pas moins une décision de nature capitaliste: selon ce schéma,en période faste, les profits restent privés, acquis au capital mais, par contre, en cas de pertes, ces dernières sont publiques, à la charge des contribuables.
Par ailleurs le capitalisme est encore un régime neuf. Il est né en Angleterre avec la révolution industrielle vers le milieu du 18ème siècle avant de s’étendre à l’Europe quelque 40 ans plus tard. N’oublions pas que l’histoire humaine, au fil du temps, s’est déployée selon des régimes successifs, l’Antiquité, la féodalité, le capitalisme pour n'en citer que quelques uns, chaque étape marquant une avancée vers plus de justice sociale.
Penser que le capitalisme subira le même sort que les régimes qui l’ont précédé et qu’il est voué à l’extinction ne relève donc pas nécessairement de l’utopie.
Quoi qu’il en soit , cette contradiction inhérente au capitalisme que Marx avait déjà décelée au premier âge de ce régime revêt aujourd’hui, en raison de la surabondance de la publicité, un éclat tout particulier et ne saurait échapper à personne.
Il est de bon ton, cependant, dans certains milieux notamment chez certains intellectuels, de parler de Karl Marx comme d’un homme aux vues largement dépassées. Il n’est pas question ici de sacraliser ce philosophe. Toute oeuvre fut-elle géniale doit être examinée sans jamais se départir de son esprit critique.
Pour ma part, je pense qu’il n’est pas nécessaire de partager toutes les idées de Karl Marx pour comprendre que son oeuvre est souvent d’une étonnante modernité, en apprécier les accents généreux, y puiser quelque sagesse, y découvrir aussi quelques clés, nullement rouillées, pour ouvrir les portes d’un avenir meilleur.