De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

lundi, octobre 25, 2010

La réforme des retraites-Pour un régime nouveau

REFORME DES RETRAITES
La réforme des retraites sera, sans surprise, votée dans les prochains jours.

Le gouvernement, l’assemblée des députés et le Sénat ont refusé d’entendre la voix du peuple qui, par des manifestations de grande ampleur et de multiples grèves, exprime avec un soutien massif de la population son opposition à cette réforme parfaitement inique.

La lutte, pour autant, n’est pas terminée. Ce mouvement de protestation grandissant de semaine en semaine, on peut encore espérer que la loi ne sera pas promulguée, que le Président de la République comprendra, enfin, qu’il importe de reconsidérer la réforme des retraites.

Nul ne peut prévoir, avec quelque certitude, quelle sera l’issue de cette confrontation. Pour ma part, je crains que ce pouvoir, à la solde du capital, s’inspirant d’un libéralisme dont la vocation est d’appauvrir et d’asservir le monde du travail, sauf à renier sa nature, à se métamorphoser, ne cèdera pas.

Pour autant, au cas où cette hypothèse serait confirmée, il n’y aurait pas lieu de verser dans la désespérance.Quelle qu’en soit l’issue, cette confrontation ne peut être un échec. Elle aura, en effet, permis d’éclairer l’opinion publique, de gagner beaucoup de nos compatriotes encore troublés par la propagande gouvernementale, au constat que le libéralisme est un régime profondément nocif, cruel et injuste, profondément oublieux des légitimes intérêts du monde du travail, qu’on ne saurait se contenter de retoucher, avec lequel il faut, au contraire, franchement rompre.

A titre d’exemple et à propos de la réforme des pensions, refusons toute compromission avec l’actuel pouvoir. N’acceptons pas, comme certaines composantes de la Gauche paraissent tentées de le faire, de percevoir une pension complète au terme de 40 annuités mais exigeons le retour à la formule des 37 annuités et demie pour une retraite à taux plein en même temps que la possibilité de partir à la retraite à 60 ans. Il est possible, en effet, de dégager les ressources budgétaires pour ce faire, par un partage plus équitable des richesses produites, par une fiscalité moins clémente en faveur du capital et des classes dorées ainsi que par bien d’autres voies que les syndicats et certaines composantes de la gauche mettent en avant.

Renoncer à cette double exigence, ce serait soumettre beaucoup de nos compatriotes dont les jeunes qui déjà depuis pas mal d’années s’engagent dans la vie active beaucoup plus tardivement que jadis, à un choix douloureux :

Ou bien prendre leur retraite le plus tôt possible mais avec une retraite fortement amputée en raison d’un nombre d’annuités insuffisant, ou bien prendre leur retraite sous forme complète en acceptant de partir à la retraite bien au delà de 60 ans, parfois même pour certains d’entre eux à 67 ans.

En tout cas, le rejet de la réforme des pensions aura permis de montrer le libéralisme sous son vrai jour, de le démasquer. C’est là un gain politique inestimable qui peut constituer une sorte de tremplin susceptible de faire émerger un régime nouveau libéré de l’emprise du libéralisme, plus juste et humain, soucieux de réduire les inégalités sociales, attentif aux intérêts du monde du travail comme à l’intérêt général, capable aussi de prêter une sincère attention aux urgences écologiques.

Mais gardons nous de dispenser des illusions, de voir ce régime nouveau comme un événement qui soudainement surgirait, tout ficelé, du chapeau d’un magicien ou de quelque homme providentiel. Il faut le voir comme une marche qu’il faut entamer au plus tôt, comme un processus qui prendra du temps pour se parfaire et constituer une prodigieuse avancée en termes de civilisation.