De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

mercredi, décembre 12, 2007

Une pratique politique à la mode:Le débauchage.

Débauchage politique

Il est, en ce moment, une pratique à la mode dans le milieu politique, celle du débauchage.
Nicolas sarkozy n'a pas manqué de s'y adonner.
Dès son élection à la Présidence de la République, il a formé un gouvernement qu'il a ouvert à certaines personnalités de la défunte UDF et surtout à certaines personnalités issues des rangs du parti socialiste.

Baptisé gouvernement d'ouverture, ce gouvernement ne l'est guère, ses orientations restant résolument droitières. Les personnalités socialistes ainsi recrutées ont, en fait, accepté, en échange d'un portefeuille ministériel, de s'accomoder de politiques qu'ils avaient peu de temps auparavant clairement condamnées.
Autre adepte de haut rang de cette pratique du débauchage: Ségolène Royal elle-même. Dans le livre qu'elle vient de publier, romantiquement intitulé "Ma plus belle histoire, c'est vous", elle révèle qu'elle avait projeté, à l'insu de son parti et plus gravement de ses électeurs, de confier le poste de premier ministre à François Bayrou, en échange sans doute d'un appel à voter en sa faveur au second tour de l'élection présidentielle.
À l'exemple de ces prestigieuses figures, ce phénomène de débauchage, devenant contagieux, s'amplifie à l'approche des élections municipales et devient très tendance.
Dans un nombre appréciable de communes, on concocte de ragoûtants salmigondis.On forme des listes de droite que l'on tente d'ouvrir à quelques notables réputés être de gauche. De semblable façon, on forme des listes de gauche que l'on s'efforce d'étoffer avec le renfort de quelques notables de droite.
Dans ma propre commune, celle de Vichy, le député radical de gauche de la circonscription, briguant la mairie a fait savoir, par voie de presse, qu'il constituerait une liste avec le renfort de la droite.
Bref,on ratisse large pour se donner les meilleures chances d'assurer son petit salut personnel.
Tous ces marchandages me paraîssent contraires à une saine morale politique. Je ne nie, certes pas, à quiconque le droit d'évoluer politiquement, de changer d'opinion mais je ne crois guère à ces soudaines conversions qui fleurissent au soleil de prochaines élections.Pareilles combinaisons ne me paraîssent pas être de nature à réconcilier une partie de l'électorat avec la politique.
Plus grave encore, ceux qui s'adonnent à cette pratique du débauchage adoptent, à mes yeux, une attitude très dangereuse en soutenant ou en laissant entendre que les clivages gauche-droite sont dépassés, ne sont rien d'autre que les reliques d'un passé révolu auquel s'accrochent de nostalgiques ringards.Il importe, au contraire, de dénoncer la duplicité de ces discours négationnistes, trompeusement oecuméniques, qui nient les profondes et irréductibles différences qui séparent la gauche de la droite.En fait, ceux qui prônent le dépassement de ces clivages gauche-droite sont unis dans une commune adhésion au dogme du libéralisme et ceux qui parmi eux se réclament de la gauche usurpent leur étiquette d'hommes de gauche.
Je n'ai pas pour habitude de verser dans la trivialité et encore moins dans la vulgarité mais je conviens que la vulgarité peut pafois se justifier lorsqu'elle est porteuse d'un sens, lorqu'elle souligne avec vigueur quelque vérité.
Aussi bien, en pensant à cette pratique du débauchage politique, en raison de l'immoralité qui s'y attache et plus encore de la confusion qu'elle engendre dans les esprits, j'ai grande envie de m'écrier:"Cette politique là, vraiment quel bordel!"