Encore et toujours le CPE

Encore et toujours le CPE

Les manifestations se multiplient pour repousser le contrat de première embauche, le plus souvent à l'initiative des étudiants et des lycéens.
Ces manifestations reçoivent un soutien de plus en plus large de la part du monde du travail et des retraités qui, rassemblés autour de leurs syndicats, dénoncent également la nocivité d'un contrat qui accorde aux patrons un incroyable pouvoir arbitraire.
Un instant sourd à cette opposition grandissante, le pouvoir, devenu inquiet, tente de ruser en proposant des aménagements qui, en fait, ne changent en rien la nature profonde de ce contrat.

À l'heure où j'écris ces quelques lignes, il est difficile d'imaginer comment cet affrontement entre les adversaires du CPE et le gouvernement peut se dénouer.

On peut se demander toutefois si le gouvernement, désormais soucieux de désamorcer la grande et juste colère qu'il a provoquée, ne tentera pas de se sortir de ce mauvais pas par une pirouette juridique en suggérant au Conseil constitutionnel de déclarer le CPE irrecevable au regard de la constitution, ce qui, d'ailleurs, représente ma conviction.

Quoi qu'il en soit, le CPE, en devenant le symbole de l'extrémisme droitier et libéral, aura permis d'exposer la vraie nature de l'actuel pouvoir et de lever bien des illusions. Gageons que ses discours compassionnels en faveur du monde du travail et des plus défavorisés sonneront désormais de plus en plus creux.