De tout et de rien

Voici quelques notes personnelles en réaction à l'actualité et à certains événements de ma propre vie.

lundi, octobre 18, 2004

Un vrai plan social?

UN VRAI PLAN SOCIAL?

Après une longue absence de plusieurs mois hors de mon domicile, me voici à nouveau devant mon ordinateur et à mon clavier.
Durant cette période, les événements n'ont pas manqué. Il en est un, cependant, qui a retenu mon attention avec une force toute particulière. Je veux parler du plan de cohésion sociale que le Ministre de la Ville Jean Louis Borloo a élaboré, à la demande du Président de la République.
L'énorme battage publicitaire avec lequel ce plan a été présenté montre, à l'évidence, que le gouvernement veut au plus vite changer son image, lui donner une vive coloration sociale. Inquiet de sa baisse de popularité dans les sondages, il entend regagner le terrain perdu et convaincre les français que, contrairement à ce que pensent un nombre grandissant d'entre eux, il ne néglige pas la France d'en bas.
Mais quel crédit accorder à ce plan? Peut-il réduire la fracture sociale, rendre moins béantes les disparités que l'on observe entre les différentes catégories sociales de notre société?
Qu'il me soit permis de dire tout de suite et sans ambages que j'en doute fort, essentiellement pour deux raisons dont l'une me semble rédhibitoire:
1) Tout d'abord, les moyens envisagés pour mettre en oeuvre ce plan de cohésion sociale ne sont pas, aux dires mêmes de beaucoup d'analystes, à la hauteur des ambitions proclamées et, de plus, certains de ces moyens ne pourront pas être dégagés avant un an ou deux.
2) Plus fondamentalement, ce plan ne remplit pas une condition indispensable, à mes yeux, à toute recherche d'une meilleure cohésion sociale.
Un plan de cohésion sociale se donnant pour ambition de permettre à tous ceux qui vivent dans la précarité ou la gêne de connaître des conditions de vie meilleures passe nécessairement par une révision de la répartition des richesses produites.
Pour l'heure, ces richesses sont, plus que jamais, réparties selon les formules du libéralisme économique auxquelles souscrivent Jean Louis Borloo et ses amis politiques, la part du lion revenant au capital, la portion congrue étant concédée aux salariés et, plus généralement, au monde du travail.
L'actuel gouvernement, par sa nature même, s'employant à dilater les profits du capital et à protéger les intérêts des classes dorées, crée de la dislocation sociale et ne peut pas, sauf à se métamorphoser, procéder à cette indispensable révision de la répartition des richesses produites.
Dans la meilleure des hypothèses, ce plan pourra entraîner quelques améliorations, parfois non négligeables, mais coexistant avec le phénomène de dislocation sociale évoqué plus haut, il me paraît voué à n'avoir qu'une portée très limitée.
Aussi bien, les accents compassionnels avec lesquels ce plan de cohésion sociale a été annoncé ne doivent pas nous abuser. Il est, pour une large part, un leurre. On peut se demander s'il ne répond pas davantage à des préoccupations électorales qu'à un véritable souci de justice sociale.
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